Les mystérieuses ruines que l’on aperçoit de nos jours dans le bois de la Solitude évoquent avec peine la splendeur de ce château édifié dans un style troubadour par un riche chocolatier au début du XXe siècle.
Dans les années 1920, la demeure est transformée en élégante maison de santé dont le plus illustre pensionnaire sera rené Viviani. cet ancien président du conseil des ministres y passera vingt-sept mois avant d’y mourir le 6 septembre 1925.
Avocat, député et ministre
René Viviani, fils d’un avoué d’origine corse, naît en Algérie en 1863. Il devient avocat, s’illustrant dans la défense des cheminots en grève, puis rédacteur en chef du journal socialiste La Petite République.
Élu député socialiste du Ve arrondissement de Paris en 1893, il participe parallèlement à la fondation de L’Humanité de Jean Jaurès (1904) dont il est l’un des six journalistes politiques, puis passe de la SFIO au Parti républicain socialiste. Rallié aux gouvernements bourgeois, il est le premier titulaire du ministère du Travail en 1906 et demeure présent dans les cabinets gouvernementaux de Georges Clemenceau et d’Aristide Briand entre 1906 et 1914.
Président du conseil en 1914
En juin 1914, après la victoire des « gauches » aux élections législatives, René Viviani est appelé à la présidence du Conseil des ministres. À l’incitation de Poincaré, il transforme après la déclaration de guerre son gouvernement en un gouvernement d’« union sacrée ». Remplacé par Aristide Briand comme président du Conseil (29 octobre 1915), il demeure ministre, avant de conduire des missions diplomatiques et de représenter la France au conseil de la « Société des Nations ».
Réélu député puis sénateur, René Viviani est frappé d’une attaque d’apoplexie ou hémorragie cérébrale le 8 juin 1923 au cours d’une plaidoirie au Palais de justice de Paris. Il en demeurera paralysé jusqu’à sa mort le 6 septembre 1925 au château de la Solitude, solitude qui caractérise désormais son état…
sources
Guyot (dominique), . rené Viviani, premier ministre du travail (1863-1925).
Cahiers de l’irt, Aix-en-Provence n°19, novembre 2010.
chastenet (Jacques), histoire de la IIIe République, tome iV, 1957.
enregistrement du discours de rené Viviani le 4 août 1914 devant la chambre des députés :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129784k/f2.tabledesMatieres