Ils ont fait l’histoire de notre commune. Depuis plus de 600 ans, des hommes et des femmes sortant de l’ordinaire ont vécu ou travaillé au Plessis-Piquet devenu Le Plessis-Robinson.
Amiral Jean L’Hermitte (1766-1826)
Jean L’Hermitte s’engage dès l’âge de 13 ans dans la Marine et participe aux campagnes maritimes de la guerre d’indépendance américaine entre 1780 et 1783. Sa carrière est ponctuée de brillants faits d’armes contre les Anglais, tant sur l’Atlantique que sur l’Océan Indien.
Les exploits de Jean Lhermitte lui ont valu le surnom de « capitaine Bravoure », le grade de contre-amiral en 1807 et le titre de baron. Après avoir quitté son poste de préfet maritime de Toulon en 1815, il se retire au Plessis-Piquet où il devient conseiller municipal avant de s’éteindre paisiblement en 1826.
Frédéric César de La Harpe (1754-1838)
Intellectuel suisse imprégné des idées des Lumières, ce républicain est remarqué par l’impératrice Catherine II de Russie qui lui confie l’éducation de ses petits-fils aînés. Il retourne ensuite en Suisse où il devient l’un des directeurs de la République helvétique avant d’être contraint de fuir en France en 1799. Il s’installe alors au Plessis-Piquet, dans le Petit Château. Là, pendant quinze ans, il vit retiré de la vie politique, se consacrant pleinement à son jardin.
C’est dans son domaine du Plessis qu’il reçoit le 13 mai 1814 la visite de son ancien élève russe devenu entre temps le tsar Alexandre Ier. L’année suivante, il quitte la France pour regagner la Suisse où il entend se remettre au service de son pays natal secoué par une profonde crise politique.
Marie-Philiberte Marquis (1859-1911)
Marie-Philiberte Marquis est l’héritière d’une dynastie de chocolatiers. Son grand-père, François Marquis a en effet ouvert en 1819 une boutique de chocolat et de thé dans le Passage des Panoramas qui a vite acquis une belle notoriété. L’affaire a ensuite été reprise par son père, François-Philibert Marquis, puis par elle-même.
Demeurée célibataire, Marie-Philibert Marquis vivait rue Vivienne près de sa boutique. C’est grâce à la fortune familiale qu’elle a pu construire le château de la Solitude dont elle profitera une dizaine d’année avant de mourir en 1911.
Docteur Robert Fasquelle (1908-1987)
Robert Fasquelle est le petit-fils de Saint-Yves Ménard, co-fondateur de l’Institut de la vaccine à Paris. Après ses études de médecine et la mort de son père, il reprend la direction de l’Institut qui cessera son activité en 1979 quand l’OMS déclarera la disparition mondiale de la variole.
À partir de 1946, il est titulaire de la chaire de microbiologie à la faculté de Paris et mène des recherches sur les virus et les allergies. Très attaché au Plessis-Robinson où il possède une belle maison rue de Malabry, Robert Fasquelle crée à la Libération un hôpital provisoire au Moulin Fidel et devient président de l’harmonie municipale, la Lyre, à partir de 1950. Aujourd’hui, le centre municipal de santé et une rue du Plessis-Robinson portent le nom de ce grand médecin.
Docteur Pierre Boucard (1875-1967)
Le Docteur Pierre Boucard fait fortune à partir de 1910 grâce à la création d’un médicament facilitant la digestion commercialisé sous le nom de Lactéol. Ce succès lui permet de mener grand train entre Paris et la Côte-d’Azur où il fréquente le photographe Jacques-Henri Lartigue et de nombreux artistes.
Ayant acquis en 1914 la propriété du Moulin Fidel au Plessis-Robinson, il fait rebâtir la maison en 1925 sur les plans d’Albert Laprade dans un style alliant Art déco et influence orientale. Grand amateur de la peinture de Tamara de Lempicka, il lui demande en 1928 de réaliser son portrait et ceux des membres de sa famille.
Mikinosuke Kawaishi (1899-1969)
Après avoir enseigné le judo aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, ce judoka japonais arrive en France en 1935 où il devient le pionnier de ce sport. Mikinosuke Kawaishi établit les bases de l’enseignement du judo qui permettront à cette discipline de se développer dans le monde occidental. Il est enterré au cimetière du Plessis-Robinson.
Jean Bastié (1919-2018)
Né le 6 mars 1919 à Toulouse et mort le 9 avril 2018 dans le 14e arrondissement de Paris, Jean Bastié est un géographe et syndicaliste français qui présida la Société de géographie de 1995 à 2009.
Instituteur à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il est reçu premier au concours d’entrée à l’École normale supérieure de l’Enseignement technique, section EF (lettres-langues) en 1943. À la Libération, militant communiste, il s'engage dans plusieurs organisations syndicales (SNET, FEN). Titulaire du CAPET et de la licence de géographie achevée à la Sorbonne, Jean Bastié est nommé professeur au collège technique d’Aire-sur-l’Adour (Landes) en octobre 1945, puis à celui de Toulouse en octobre 1946.
Reçu à l'agrégation en 1952, il obtient son premier poste à l'école Estienne à Paris. En 1956 il est recruté à l’Institut de géographie de la faculté des lettres de Paris comme assistant, devient secrétaire de rédaction des Annales de Géographie et commence à travailler sur une thèse de doctorat d'État sous la direction de Pierre George.
Après la soutenance de celle-ci en 1964, il devient professeur de géographie, d'urbanisme et d'aménagement à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Nanterre, puis à l'université Paris-Sorbonne et au Centre de recherches et d'études sur Paris et l'Île-de-France, avant de terminer sa carrière en tant que professeur émérite à l'université Paris-Sorbonne.
En parallèle il poursuit son engagement syndical et, en 1974, il devient le secrétaire général de la Fédération des syndicats autonomes de l'enseignement supérieur, fonction qu'il conserve jusqu'à sa retraite en 1988.
Trésorier, puis vice-président de la Société de géographie, il en devient le président de 1995 à 2009, dirigeant sa revue trimestrielle, La Géographie.
Paul Boudier (aviateur) (1919-2003)
Né en 1919 à Lyon, Paul Boudier est breveté pilote militaire à 20 ans après avoir intégré l’Ecole de l’Air en 1937. Affecté au II/5 « La Fayette » en 1940, il remporte 4 victoires aériennes pendant la campagne de France. Replié en Afrique du nord, il sert au « Lafayette Squadron » à partir de 1942, sous les ordres de Kostia Rozanoff -qui deviendra également pilote d’essais chez Dassault.
Après de nombreuses campagnes, il termine la guerre comme Commandant en second du Groupe « Auvergne ».
Il s’oriente alors vers le métier de pilote d’essais et intègre la 3e promotion de l’Epner en 1948. A la sortie, il rentre comme pilote d’essais au CEV où il prend en charge l’Ouragan 01 à son 16e vol. En mars 1951, Paul Boudier est recruté par Marcel Dassault qui lui confie les pré-séries du Mystère II, à Villaroche. En août 1953, il est le premier à passer le mur du son sur un avion armé (Mystère II). Il devient chef pilote à la mort de Constantin Rozanoff. Il franchit Mach 1 en vol horizontal le 3 mars 1955 sur Super Mystère B1 01 dès les premiers vols.